Orthognathie : tout savoir sur cette chirurgie qui change la mâchoire et le visage
Qu’est-ce que la chirurgie orthognathique ?
La chirurgie orthognathique consiste à corriger les anomalies de position des mâchoires, qu’il s’agisse de la mandibule, du maxillaire ou des deux simultanément. Ces décalages peuvent être d’origine congénitale, liés à la croissance ou à une anomalie fonctionnelle. Lorsque les mâchoires ne s’emboîtent pas correctement, cela peut entraîner des difficultés masticatoires, respiratoires, musculaires ou articulaires.
Techniquement, l’intervention repose sur des ostéotomies, c’est-à-dire des sections osseuses permettant de mobiliser les mâchoires afin de les repositionner. Le geste est réalisé sous anesthésie générale. L’objectif principal est d’obtenir une occlusion stable et fonctionnelle, mais la correction des mâchoires a également un impact sur l’équilibre général du visage. La correction de la mâchoire et du visage peut ainsi améliorer le profil, la position du menton ou la symétrie faciale.
La chirurgie est systématiquement couplée à un traitement orthodontique avant et après l’intervention, afin d’aligner les dents et de stabiliser le résultat.
Ce que vous devez savoir avant de vous lancer
Avant une opération de la mâchoire, un bilan complet est indispensable. Il inclut une analyse clinique, des radiographies, des photographies, un scanner 3D et une planification numérique. Cette étape permet de définir précisément les mouvements osseux nécessaires et d’anticiper les modifications du visage.
La préparation orthodontique est un temps incompressible. Elle vise à aligner les dents dans une position compatible avec le futur positionnement des mâchoires. Cette phase peut durer plusieurs mois. Le chirurgien et l’orthodontiste travaillent conjointement pour assurer une planification cohérente et adaptée.
Sur le plan pratique, le patient doit être informé de la durée d’hospitalisation, des suites post-opératoires et des contraintes liées à la récupération après chirurgie orthognathique. Il est généralement nécessaire de prévoir quelques semaines d’arrêt d’activité.
Une simulation de l’ orthognathie avant/après peut parfois être réalisée grâce à la planification 3D, mais elle ne constitue qu’une projection indicative.
Pourquoi envisager une opération de la mâchoire ?
Plusieurs situations peuvent conduire à proposer une opération de la mâchoire. Les indications fonctionnelles sont les plus fréquentes : malocclusion importante, difficultés à mâcher, troubles de l’élocution ou respiration buccale, perturbations de l’articulation temporo-mandibulaire, apnée du sommeil dans certains cas. Lorsque les mâchoires sont trop avancées, trop reculées ou asymétriques, les muscles et les dents compensent imparfaitement, entraînant des gênes variées.
La chirurgie orthognathique peut également être indiquée en présence d’un décalage marqué entre le maxillaire et la mandibule. Ce décalage peut modifier l’apparence faciale, créant un menton fuyant, une prognathie ou une asymétrie latérale. Dans ces situations, la correction de la mâchoire et du visage vise à restaurer une harmonie faciale tout en améliorant la fonction masticatoire.
Certaines pathologies de croissance ou séquelles traumatiques peuvent également justifier l’intervention. L’objectif reste toujours fonctionnel, même si les effets morphologiques sont souvent visibles et appréciés dans les comparaisons d’orthognathie avant/après.
Après l’opération : quelles suites, quels soins, quels résultats ?
Les suites immédiates de la chirurgie comprennent généralement un gonflement important, et des douleurs contrôlées par les traitements antalgiques. La récupération après chirurgie orthognathique suit plusieurs étapes. Les premiers jours sont marqués par le repos, une alimentation liquide ou mixée et l’application de froid pour limiter l’inflammation.
Le gonflement atteint souvent un maximum entre le deuxième et le quatrième jour. Il régresse progressivement sur deux à trois semaines. Les ecchymoses peuvent persister plus longtemps, selon l’ampleur du geste. La sensibilité ou la diminution transitoire de la sensibilité au niveau des lèvres ou du menton fait partie des suites possibles, en lien avec la proximité des nerfs sensitifs.
L’hygiène buccale doit être soigneusement maintenue, avec un brossage adapté et des bains de bouche selon les recommandations du chirurgien. L’orthodontiste reprend ensuite les ajustements nécessaires à la stabilisation de l’occlusion.
Les résultats commencent à devenir visibles après quelques semaines, mais la consolidation osseuse et l’affinement des tissus nécessitent plusieurs mois. L’évolution du visage après une opération est progressive : les modifications de profil, de projection du menton ou de symétrie se stabilisent avec le temps.